Accueil > Droit du travail > Droit Sécurité Sociale > Maintien du salaire en cas de maladie
Maintien du salaire en cas de maladie : droits, démarches et litiges
Définition et cadre juridique
Le maintien du salaire en cas de maladie est un mécanisme prévu par le Code du travail et certaines conventions collectives pour garantir au salarié en arrêt de travail une rémunération partielle ou totale pendant la période où il est dans l’incapacité d’exercer son activité professionnelle. Ce dispositif vise à limiter la perte de revenus et à assurer une continuité financière durant l’arrêt maladie, notamment en complétant les indemnités journalières versées par la sécurité sociale.
Cependant, les modalités de maintien du salaire varient selon plusieurs critères, comme l’ancienneté dans l’entreprise, les dispositions conventionnelles spécifiques et le respect des obligations administratives. En cas de non-respect de ces obligations par l’employeur ou de refus de prise en charge, le salarié peut se retrouver dans une situation délicate. Dans ce contexte, l’accompagnement d’un avocat compétent, tel que Maître Vanessa MARTINEZ, avocate en droit social à Aix-en-Provence, est essentiel pour sécuriser la procédure et défendre les droits du salarié.
Le cadre légal
L’article L. 1226-1 du Code du travail encadre le droit au maintien du salaire pour les salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise. Cependant, les accords collectifs et conventions peuvent prévoir des dispositions plus favorables. Certaines d’entre elles garantissent un maintien de salaire dès le premier jour d’arrêt et sans délai de carence.
La jurisprudence est également riche en décisions précisant les obligations de l’employeur, notamment en matière de contrôle médical, de transmission des documents et de versement des compléments de salaire.
Les conditions du maintien de salaire
1. Ancienneté requise
La plupart des textes légaux et conventionnels exigent une ancienneté minimale d’un an pour ouvrir droit au maintien de salaire. Toutefois, certains accords collectifs prévoient une prise en charge immédiate sans condition d’ancienneté pour certains postes à risques ou métiers spécifiques.
Dans tous les cas, il est important de consulter la convention collective applicable pour vérifier les conditions spécifiques.
2. Déclaration et envoi du certificat médical
Le salarié doit envoyer le certificat médical d’arrêt de travail à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) et à son employeur dans un délai de 48 heures. Ce document doit être rempli par un médecin et indiquer la nature de la pathologie ainsi que la durée estimée de l’incapacité.
Le non-respect de ce délai peut entraîner une suspension temporaire des indemnités journalières de sécurité sociale et du complément de salaire. Cependant, certaines circonstances exceptionnelles, comme l’hospitalisation d’urgence, peuvent justifier un retard dans l’envoi.
3. Respect du délai de carence
Le délai de carence correspond à la période initiale durant laquelle le salarié ne perçoit ni indemnités journalières ni complément de salaire. Pour les arrêts maladie ordinaires, ce délai est fixé à trois jours par la sécurité sociale. Néanmoins, certaines conventions collectives ou accords d’entreprise suppriment ce délai, notamment pour les maladies professionnelles ou les récidives.
4. Obligation de justification
L’arrêt de travail doit être légitimé par un certificat médical attestant de la réalité de l’incapacité. Si l’employeur ou la CPAM doute de l’authenticité ou de la pertinence de cet arrêt, un contrôle médical peut être organisé.
Le salarié doit également respecter les prescriptions du médecin, notamment en évitant des activités incompatibles avec son état de santé.
Le calcul du maintien de salaire
1. Prise en charge par la sécurité sociale
Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, la CPAM verse des indemnités journalières (IJSS) correspondant généralement à 57 % du salaire journalier brut. Ce montant est plafonné et calculé sur la base des trois derniers mois de salaire (ou des 12 derniers mois pour les travailleurs saisonniers).
Dans certains cas (affection de longue durée, accident du travail, maladie professionnelle), la sécurité sociale peut majorer le montant des indemnités jusqu’à 66 % ou 80 % du salaire journalier.
2. Complément employeur
L’employeur est tenu, dans certaines conditions, de compléter le montant des IJSS pour garantir un maintien partiel ou total du salaire. Ce complément est souvent déterminé par :
- La durée de l’arrêt : en début d’arrêt, l’employeur peut verser jusqu’à 100 % du salaire, puis réduire le montant au fil du temps (par exemple à 75 % après 30 jours).
- Les accords collectifs : certaines conventions garantissent une prise en charge totale dès le premier jour.
Pour être sur de cette prise en charge, il conviendra de contrôler les mentions du bulletin de paie, qui énonce si oui ou non l’employeur cotise à un régime de prévoyance ayant pour but la prise en charge de ce maintien. En outre, certaines conventions collectives rendent obligatoire ce maintien également.
3. Mécanisme de subrogation
La subrogation permet à l’employeur de percevoir directement les indemnités journalières de la sécurité sociale et de verser ensuite le salaire complet au salarié. Ce système simplifie les démarches pour le salarié, mais il requiert une gestion administrative rigoureuse de la part de l’employeur.
En cas de mauvaise gestion de la subrogation, le salarié peut subir un retard ou une absence de paiement, ce qui peut entraîner des difficultés financières importantes.

Les obligations de l’employeur et du salarié
1. Obligations de l’employeur
L’employeur doit respecter plusieurs obligations pour garantir le maintien du salaire :
- Informer le salarié des démarches à suivre pour transmettre les documents ;
- Gérer correctement la subrogation pour éviter les interruptions de paiement ;
Respecter les délais de versement du complément de salaire.
2. Obligations du salarié
Le salarié doit transmettre ses documents dans les délais impartis et répondre aux convocations médicales éventuelles organisées par l’employeur. Le refus injustifié de se présenter à une visite de contrôle peut entraîner la suspension du maintien de salaire.
Les motifs de litiges liés au maintien de salaire
1. Retard ou absence de versement du complément de salaire
Il arrive que l’employeur tarde à verser le complément de salaire ou ne le verse pas du tout en raison d’erreurs administratives ou de désaccords sur la validité de l’arrêt.
2. Contestation de la justification médicale
L’employeur peut contester l’arrêt de travail s’il soupçonne une fraude ou estime que le salarié exerce des activités incompatibles avec son état de santé.
3. Problème de subrogation
En cas de dysfonctionnement du mécanisme de subrogation, le salarié peut se retrouver sans aucune perception de salaire, ce qui accentue les tensions et le risque de contentieux.
Les recours en cas de non-respect du maintien de salaire
1. Négociation amiable
La première étape consiste à engager un dialogue avec l’employeur pour comprendre l’origine du litige. Cette négociation peut se formaliser par un courrier recommandé rappelant les obligations légales et conventionnelles.
2. Saisine du Conseil de prud’hommes
Si aucune solution amiable n’est trouvée, le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes pour réclamer le paiement des sommes dues. Cette procédure nécessite la constitution d’un dossier complet, comprenant :
- Les certificats médicaux ;
- Les échanges écrits avec l’employeur ;
- Les relevés bancaires attestant du non-versement du complément.
3. Expertise médicale
Si l’employeur conteste la légitimité de l’arrêt de travail, le Conseil de prud’hommes peut ordonner une expertise médicale pour confirmer ou infirmer l’incapacité du salarié.
Enjeux pour le salarié
Enjeux financiers
Le maintien du salaire permet au salarié de conserver une stabilité financière pendant son arrêt de travail. Un retard ou une absence de paiement peut entraîner des difficultés importantes pour honorer les charges mensuelles.
Enjeux psychologiques
Le refus ou le retard du versement du complément de salaire peut être perçu comme une remise en question de la bonne foi du salarié, ce qui peut accentuer le stress et aggraver son état de santé.
Enjeux juridiques
En l’absence d’accompagnement juridique, le salarié peut commettre des erreurs de procédure ou manquer des délais cruciaux, compromettant ainsi ses chances de succès lors du recours.
Pourquoi faire appel à Maître Vanessa MARTINEZ pour un litige lié au maintien de salaire ?
Faire appel à Maître Vanessa MARTINEZ, avocate en droit social à Aix-en-Provence, permet de bénéficier d’une expertise approfondie et d’un accompagnement complet à chaque étape. Elle veille à :
- Analyser les conventions collectives pour identifier les dispositions applicables ;
- Constituer un dossier solide avec des preuves tangibles ;
- Représenter efficacement le salarié lors des audiences prud’homales et défendre ses intérêts avec rigueur.
Contactez-nous dès aujourd’hui pour une consultation et bénéficiez de l’accompagnement d’une professionnelle réactive et rigoureuse en droit social, prête à défendre vos droits et vos intérêts.